Sarah GOTHEIL
Pharmacopée chinoise
Les substances médicinales
La pharmacopée chinoise désigne l'ensemble des substances médicinales utilisées en médecine chinoise. Elle est sans doute l’une des pharmacopées les plus riches du monde. Elle comprend plusieurs milliers de substances issues principalement de plantes mais également de minéraux, de parties animales et de champignons. Pour cette raison, le terme pharmacopée est plus adapté que le terme phytothérapie, car ce dernier se limite au traitement par les plantes.
En Chine, la pharmacopée représente la méthode de traitement la plus couramment utilisée et la plus centrale, par rapport aux traitements externes comme l'acupuncture, le tuina ou les ventouses, qui sont plus secondaires.
Tradition très ancienne, elle pourrait avoir été découverte dans les cuisines il y a plusieurs milliers d’années. Selon un dicton chinois "la médecine et la nourriture proviennent de la même source". C’est par l’expérience quotidienne de la nourriture et des plantes et grâce à la proximité des anciens Chinois avec la nature et ses nombreux trésors que se sont développées la diététique et la phytothérapie.
Ce long processus d’expérimentation a donné lieu à de nombreux ouvrages et à des descriptions rigoureuses des aliments et des plantes médicinales, classés selon leur saveur (amère, douce, piquante, salée et acide), leur nature (chaude, tiède, neutre, fraîche, froide), le mouvement qu’ils produisent dans le corps (descendant, ascendant, intériorisant et extériorisant), l’affinité qu’ils entretiennent avec les organes et les méridiens ainsi que leur effet thérapeutique.
Le Shen Nong Ben Cao Jing (Classique de la matière médicale du laboureur céleste), compilé vers l’an 200, est le plus ancien ouvrage monographique de pharmacopée chinoise et décrit près de 400 plantes médicinales.
La tradition médicale chinoise est également riche de centaines de milliers de formules, éprouvées par des générations de médecins. Ces formules constituent une base que le praticien adapte ensuite au cas particulier de chaque patient. Les formules du Shang Han Lun (Traité des blessures par le froid), datant d’env. 220, sont encore utilisées de nos jours.
Quelques indications de pathologies:
Digestives: diarrhée, colite, constipation, etc.
Respiratoires: toux, asthme, bronchite, etc.
Cardio-vasculaires: angor, palpitations, hypertension, etc.
Ostéo-articulaires: tendinite, entorse, rhumatisme, etc.
Dermatologiques: eczéma, acné, prurit, psoriasis, etc.
Gynécologiques: ménopause, dysménorrhée, stérilité, etc.
Andrologiques: impuissance, perte de libido, etc.
Urinaires: cystite, incontinence, etc.
Emotionnelles: stress, anxiété, insomnie, etc.